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Photographies
Il n’y a que le monde qui reste

11 photographies (8 portraits de danseurs, 3 reflets de soleil au crépuscule), dimensions variables, au mur et contre les vitres, avec un texte de Denis Diderot extrait de Ruines et Paysages, Salon de 1767, Paris, Hermann, 1995, p.338, mise en page de Loïc Boyer.

Invitée par Virginie Spinelli, responsable du service culturel, et par Delphine Savel, responsable de la section Danses-Études, à proposer un regard sur le travail chorégraphique en cours de la Compagnie Lanabel « Terre en-corps », j’ai réalisé un ensemble de portraits des élèves danseurs de l’INSA au printemps 2017.

Rejouant des fragments de la pièce chorégraphique d’Annabelle Bonnéry dans le lieu même de l’exposition, ou dehors contre les murs de l’INSA, les danseurs ont pris place devant l'appareil photographique au sein de compositions concertées, dans l'esprit d'un petit théâtre de situation, entre construction poétique et rigueur documentaire, entre mise en scène et observation attentive des gestes, des postures des corps et des mouvements.

L’ensemble des œuvres constitue un poème imagé en 4 stances, autour du souffle et de la poussière qui provoquent évanescence des formes, morcellement des corps, ascèse de la couleur, apparition mouvante au rebord de la fenêtre d’une figure pétrifiée.
Réactivant avec une pièce de tissu blanc le voile aérien de la poussière, ce spectacle réinventé d’ombres et de grisaille questionne le passage du temps et la disparition. Dans le poudroiement de la lumière au crépuscule et de la matière s’abimant au miroir du soleil se reflète la mélancolie de Diderot : Tout s’anéantit, tout périt, tout passe. Il n’y a que le monde qui reste. Il n’y a que le temps qui dure.

Volumes autant qu’images, épinglées au mur, les photographies sont figées dans un frémissement interrompu évoquant la rotondité d’une aile de papillon ou d’un rideau gonflé par le souffle de l’air, elles indiquent par leur fragilité même la faculté de résistance des corps et de la lumière. (YL)

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