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Il n’y a que le monde qui reste



Du 16 février au 23 mars 2018


Il n’y a que le monde qui reste
Yveline Loiseur
11 photographies (8 portraits de danseurs, 3 portraits de soleil au crépuscule extraits de l’ensemble Le Temps qu’il fera, Trieste, 2011 /Institut Français - Programme Hors les Murs, dimensions variables, au mur et contre les vitres 
Texte de Denis Diderot extrait de Ruines et Paysages, Salon de 1767, Editions Hermann, Paris, 1995,  p 338, mise en page sur le mur par Loïc Boyer. 
 
Du jeudi 15 février 2018 au vendredi 23 mars 2018
Hall d'exposition de l’INSA Lyon - Centre des Humanités
De 9h à 17h tous les jours sauf vendredi de 9h à 16h
Vernissage mercredi 15 février à 18h30
 
 Invitée par Virginie Spinelli, responsable du service culturel, et par Delphine Savel, responsable de la section Danses-Études, à proposer un regard sur le travail chorégraphique en cours de la Compagnie Lanabel « Terre en-corps », j’ai réalisé un ensemble de portraits des élèves danseurs de l’INSA au printemps 2017. 

Rejouant des fragments de la pièce chorégraphique d’Annabelle Bonnéry dans le lieu même de l’exposition, ou dehors contre les murs de l’INSA, les danseurs ont pris place devant l'appareil photographique au sein de compositions concertées, dans l'esprit d'un petit théâtre de situation, entre construction poétique et rigueur documentaire, entre mise en scène et observation attentive des gestes, des postures des corps et des mouvements. 

L’ensemble des œuvres constitue un poème imagé en 4 stances, autour du souffle et de la poussière qui provoquent évanescence des formes, morcellement des corps, ascèse de la couleur, apparition mouvante au rebord de la fenêtre d’une figure pétrifiée. 
Réactivant avec une pièce de tissu blanc le voile aérien de la poussière, ce spectacle réinventé d’ombres et de grisaille questionne le passage du temps et la disparition. Dans le poudroiement de la lumière au crépuscule et de la matière s’abimant au miroir du soleil se reflète la mélancolie de Diderot : Tout s’anéantit, tout périt, tout passe. Il n’y a que le monde qui reste. Il n’y a que le temps qui dure. 

Volumes autant qu’images, épinglées au mur, les photographies sont figées dans un frémissement interrompu évoquant la rotondité d’une aile de papillon ou d’un rideau gonflé par le souffle de l’air, elles indiquent par leur fragilité même la faculté de résistance des corps et de la lumière. (YL)